Une carte à jouer glissée ici, la date d'anniversaire de Maurice Leblanc ailleurs, un patronyme bien choisi… Chez les Amis d'Arsène Lupin, association basée à Etretat (Seine-Maritime), la série événement de Netflix est scrutée de près. Les « Lupiniens » avertis goûtent les nombreux clins d'œil à l'œuvre originale… tout en rappelant qu'Omar Sy incarne un « copycat » — un imitateur — du célèbre gentleman cambrioleur.
« J'ai apprécié la série, mais comme s'il s'agissait d'autre chose », précise Pierre-Antoine Dumarquez, président de l'association des Amis d'Arsène Lupin, en guise de préambule. Car pour les Lupiniens de la première heure — l'association existe depuis plus de trente ans, — rendre toute la complexité du personnage inventé en 1905 est une « mission aussi impossible que la quadrature du cercle ». « Assane Diop est encore trop gentil. Il lui manque ce côté sombre, désespéré parfois, mégalo, qu'on trouve dans les livres. »
Ni Romain Duris ni Brialy vraiment à la hauteur
Qu'Omar Sy se rassure, « aucun des interprètes de Lupin, que ce soit John Barrymore, Robert Lamoureux, Jean-Claude Brialy ou plus récemment Romain Duris, ne l'a encore incarné complètement », estime Pierre-Antoine Dumarquez, dont l'association regroupe un peu plus de 80 passionnés à travers le monde. « Le vrai Lupin, l'universel, se cachera toujours dans les livres de Maurice Leblanc comme au cœur de l'Aiguille d'Etretat. »
Pour les fans, incarner les multiples visages d'Arsène Lupin serait bien plus difficile que se glisser dans le costume de Sherlock Holmes, éternel rival anglo-saxon. Le Français est d'ailleurs moins souvent porté à l'écran que le Britannique. « On recense une trentaine d'adaptations cinématographiques et une douzaine de projets avortés », énumère Pierre-Antoine Dumarquez, qui évoque des décors disparus dans le naufrage du Titanic, en 1912.
Pas question pour autant de bouder son plaisir. La mécanique Netflix est bien huilée. « Je ne suis pas déçu », assure Hervé Lechat, vice-président de l'association. Le personnage est fidèle à celui imaginé par Maurice Leblanc : solitaire, séducteur… « même s'il pourrait l'être un peu plus » ! Et « on voudrait nous faire croire qu'il est invisible… mais quand on voit la carrure d'Omar Sy, c'est peu probable », s'amuse l'éminent Lupinien. Pour autant, « les policiers un peu naïfs, balourds, lents à la comprenette » sont tout à fait crédibles.
Les inconditionnels du gentleman cambrioleur se régalent des multiples références à l'œuvre originale. Rien n'échappe à l'œil averti de Pierre-Antoine Dumarquez, pas même la « reliure façon cuir marron et titres or » de l'exemplaire qu'Assane offre à son fils. « J'ai reconnu la couverture : il s'agit d'un modèle Edito Service 1975, version Hachette 2021, acquis dans un club de livres helvète ! »
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VIDÉO. « Lupin », la série de Netflix qui divise la rédaction du Parisien
Pandémie oblige, les rues d'Etretat — qui abrite Le Clos Lupin, musée consacré au héros de Maurice Leblanc — restent bien calmes malgré le succès de la série. Les Amis d'Arsène Lupin ont tout de même enregistré une demi-douzaine de nouvelles adhésions ces derniers jours. Effet Netflix ou hasard du calendrier, peu importe. « Si la série amène une nouvelle génération de Lupiniens, on ne peut que s'en féliciter », se réjouit Hervé Lechat.
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