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Le réalisateur d’Hippocrate signe Le Serment, un livre récit autobiographique sur son parcours de médecin cinéaste.
Le principal trait de votre caractère ?
La ténacité. Une qualité et un défaut, selon l’endroit où je place mon curseur.
Celui dont vous êtes le moins fier ?
Je suis très susceptible, même si je m’en défends.
Celui que vous détestez chez les autres ?
La brutalité dans les rapports humains.
Votre truc antistress ?
Mes chiens.
Votre devise ?
«Travaille dur, rêve grand.» Cette phrase était inscrite sur un mur du décor de la série Hippocrate.
Le déclic pour écrire Le Serment ?
Mon retour à l’hôpital, pour essayer d’apporter de l’aide pendant la crise sanitaire, a provoqué un tsunami émotionnel. Cela a fait ressurgir des questions si intimes que, cette fois, je ne pouvais pas me cacher derrière un personnage de fiction : pourquoi la médecine n’était-elle pas une vocation ? Pourquoi ne m’étais-je jamais vraiment senti à la hauteur de ma mission de médecin ? Où est ma place entre médecine et cinéma ?
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Le livre a-t-il répondu à cette dernière question ?
C’est mon parcours de médecin qui fait ma singularité de cinéaste : il me rend légitime pour raconter mes histoires, mais il me limite aussi aux yeux de ceux qui pensent que je n’en sortirai jamais. Moi, j’assume totalement ce parcours.
Soigne-t-on des plaies avec le cinéma ?
Le rapport à l’art est un pilier constitutif de nos équilibres. La fermeture des lieux culturels est une souffrance pour les acteurs du secteur, mais aussi pour ceux qui viennent y chercher des soupapes et du partage.
Le casting d’un dîner idéal ?
François Truffaut et Marcel Carné. La promesse d’un bel échange, puisque le cinéma du premier, la Nouvelle Vague, s’est construit en réaction au cinéma du second.
Une musique dans votre vie ?
Georges Brassens, le son de l’autoradio de mon enfance.
Le cadeau que vous offrez souvent ?
Une BD de Riad Sattouf.
Le livre qui vous accompagne ?
L’Attrape-cœurs, de J. D. Salinger. Le premier livre auquel je me suis senti connecté. Il m’a fait comprendre qu’il y avait une autre littérature que celle du programme scolaire.
Une rencontre qui vous a marqué ?
Claude Jade, qui passait à l’hôpital où j’étais étudiant en médecine. J’étais en adoration devant Truffaut, je m’identifiais à Antoine Doinel et, du coup, j’étais un peu amoureux d’elle. Je lui ai dit que je voulais faire du cinéma et nous avons échangé quelques lettres. C’était la première fois que le cinéma s’invitait dans ma vie de médecin.
Un héros d’enfance ?
Le Petit Nicolas.
Votre série médicale préférée ?
Urgences, lancée alors que je commençais médecine. C’est la première fois qu’on abordait aussi bien le soin dans une série.
Votre madeleine de Proust ?
L’odeur de la végétation et des embruns chez ma grand-mère, dans les Côtes-d’Armor.
Le Serment, de Thomas Lilti, Grasset, 162 pages, 16 €.
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