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Raoul Cauvin, « stakhanoviste du gag » en bande dessinée, est mort Créateur, entre autres, des « - Le Monde

Raoul Cauvin (à gauche) et Willy Lambil devant « Les Tuniques bleues ».

Plusieurs décennies durant, Raoul Cauvin fut le scénariste « attitré » de l’hebdomadaire Spirou. Par « attitré », comprendre qu’il animait plusieurs séries en même temps, lesquelles occupaient, certaines semaines, plus de la moitié des pages du magazine des éditions Dupuis. « Stakhanoviste du gag », « Monsieur scénario », « homme aux 50 millions d’albums vendus »… les surnoms n’ont jamais manqué pour décrire l’activité du plus prolifique auteur que la bande dessinée franco-belge ait connu. Créateur, entre autres, des Tuniques bleues, de l’Agent 212 et de Pierre Tombal, Raoul Cauvin est mort, jeudi 19 août, à l’âge de 82 ans, d’un cancer incurable dont il avait annoncé l’existence il y a trois mois.

Encouragé, au milieu des années 1960, par l’éditeur Charles Dupuis à écrire des minirécits pour Spirou, le scénariste avait mis au point un procédé créatif unique qui lui permettait de sauter d’une série à l’autre, d’en imaginer plusieurs nouvelles chaque année et de faire vivre un nombre important de dessinateurs. Son secret résidait dans son divan. Cauvin pouvait y rester trois ou quatre heures de suite avant que ne surgisse le gag, dans le cas d’une histoire courte, voire « plusieurs jours », expliquait-il, pour écrire un album de 44 pages, en particulier des Tuniques bleues, sa série la plus emblématique, lancée avec le dessinateur Louis Salvérius en 1968, puis reprise par Willy Lambil en 1973 à la mort du premier, en 1972.

Cauvin sur son divan, par François Walthéry.

Adulé par plusieurs générations de lecteurs, pas toujours aimé de la critique, et décrié par une partie du milieu de la bande dessinée indépendante, qui lui reprochait d’utiliser les mêmes recettes, Raoul Cauvin développa un style unique, dont la mécanique reposait immanquablement sur une chute ou un bon mot. Au plus fort de son activité, dans les années 1980, il animera jusqu’à douze séries en même temps. Un record.

Gag des « Voraces », avec Glem.

Un début à l’ombre des géants de l’époque

Une sacrée revanche pour cet ancien lithographe de formation dont la carrière, au sein de Spirou, débuta à l’ombre des géants de l’époque (Franquin, Roba, Will, Tillieux, etc.), d’abord par des métiers annexes, comme dessinateur de grilles de mots croisés, lettreur ou cameraman pour le studio d’animation créé par Dupuis. Après quelques scénarios destinés à des dessinateurs maison (dont une débutante appelée Claire Bretécher), le natif d’Antoing, dans la province de Hainaut, en Belgique, voit son destin basculer, en 1968, grâce à… Lucky Luke. Le cow-boy « qui tire plus vite que son ombre » vient de quitter l’hebdomadaire de Marcinelle pour poursuivre ses aventures chez le concurrent, Pilote.

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