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Jean-Pierre Bacri, le bien faiseur, disparu il y a un an... - Le Figaro

France télévisions rend hommage à Jean-Pierre Bacri, disparu le 18 janvier 2021, à l’âge de 69 ans. Au programme: le documentaire inédit Comme un air de famille, diffusé ce vendredi 14 janvier à 21h10 sur France 3, mais aussi des films, à voir ou revoir sur france.tv.

«Jean-Pierre Bacri était notre contemporain le plus cher. Peut-être parce qu’il n’était jamais content pour rien. Derrière la caricature, nous savions qu’il était un Français par excellence, un homme tourné vers les autres, insensible aux flatteries, prêt à toutes les colères dès lors qu’il fallait s’élever contre les injustices et la bêtise», dit Gilles Lellouche, le narrateur, en préambule au documentaire inédit, Comme un air de famille, que France 3 diffuse ce soir (21h10) en hommage au comédien.

Figure marquante

Depuis sa disparition, manque à la scène française un de ses figures les plus marquantes. D’abord, parce qu’il était, quoi qu’il en dise parfois, un très grand comédien. Ensuite, parce qu’il était de ceux qui disaient les choses telles qu’elles étaient, sans jamais se cacher derrière le vernis si propre et si lisse qui sert de parade à la très grande majorité des personnalités du showbiz. Comme un air de famille, auxquels ont participé Anne Alvaro, Pierre Arditi, Nathalie Baye, Jean-Pierre Bouvier, Alain Chabat, Olivier Doran, Dominique Farrugia, Attica Guedj, Sam Karmann, Jean-Michel Ribes, Olivier Nakache et Eric Toledano, revient sur la personne qu’il était. Ni emphase, ni pathos, ni ridicule, ni livraison de secrets obscènes. Quatre-vingt-dix minutes de retours sur images intercalés par leurs témoignages, y compris de son ami Sam Karmann, avec lequel Bacri avait pourtant signé un pacte total. «Si vraiment tu es mon ami et qu’on te sollicite pour parler de moi, ne le fais pas», lui avait demandé le défunt. «Je le fais aujourd’hui, parce qu’il n’est plus là. Comme ça, c’est clair», confesse le comédien. Et comme il a bien fait. Agnès Jaoui absente du film, il est de tous celui qui en parle avec la plus grande attention, avec le plus grand soin.

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© Siècle Productions

Pied noir

Comme un air de famille revient aussi sur sa carrière. Son enfance à Castiglione, en Algérie. Son arrivée en France, avec ses parents. Son adolescence cannoise, dont il a vu d’emblée les limites. Sa «montée» à Paris avec 2000 francs en poche. Les filles. Le besoin de s’émanciper du groupe d’appartenance auquel son statut de pied noir l’avait assigné. Ses premiers petits rôles dans des œuvres aussi peu connues que Thanatos Palace Hôtel de James Thor, en 1979. Sa rencontre avec Roger Hanin, qui va l’inviter à rejoindre sa troupe et le propulser, avant la rupture, définitive. Son rôle de proxénète dans Le Grand pardon (1982), d’Alexandre Arcady, suivi du Grand carnaval (1982) de Jean-Michel Ribes, assorti, enfin, de la reconnaissance sociale, d’interviews dans lesquelles il joue le jeu mais commence néanmoins de dire les choses, comme sa répugnance à toute idée de communautarisme qui reviendrait en outre à l’enfermer dans un seul type de rôle.

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Mépris des généralités

«On n’est jamais très loin de la connerie avec les racines», dira-t-il alors. Son mépris des généralités. Son refus des injustices et des inégalités qui se transforment bientôt en engagement politique. Subway (1985), de Luc Besson, dans lequel il compose l’archétype parfait du grincheux attachant. Sa rencontre, enfin, sur la scène de l’Anniversaire, d’Harold Pinter, avec Agnès Jaoui, dont il tombe immédiatement amoureux. Pendant 25 ans, le couple Jaoui / Bacri va marquer le théâtre et le cinéma de collaborations inspirées, ambitieuses et fructueuses.

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Pour eux, mais aussi, et peut-être surtout, pour le théâtre et le cinéma français. Cuisine et dépendance, la pièce: Molières de la meilleure pièce comique et de l’auteur en 1992. Smoking / No Smoking d’Alain Resnais: César du meilleur scénario. Un air de famille, le film: César du meilleur scénario. On connaît la chanson: Césars du meilleur scénario et du meilleur acteur dans un second rôle. Le Goût des autres: César du meilleur scénario. Comme une image: Prix du scénario au Festival de Cannes... Sans oublier le César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, décerné à titre posthume, en 2021.

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Outre le documentaire, France Télévisions met trois films à disposition des internautes dans lesquels il tient des rôles très différents: Chez Hortense, de Pascal Bonitzer, avec Kristin Scott Thomas et Isabelle Carré (2012), Place publique, d’Agnès Jaoui, avec Agnès Jaoui et Léa Drucker (2018) et L’été en pente douce, de Gérard Krawczyk, avec Jacques Villeret et Pauline Lafont (1987).

© Siècle Productions

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