Depuis neuf ans, son métier, c’est « artiste-paysan ». Une profession que David Caumette est certainement l’un des seuls à exercer en France. Il y a quelques années, cet agriculteur de 39 ans, installé à Garrigues dans le Tarn, a eu l’idée un peu délirante d’installer le premier cabaret à la ferme de France. Une aventure qui a inspiré le réalisateur Jean-Pierre Améris, qui sort ce mercredi Les Folies fermières, le nom de l’établissement de la famille Caumette.
Si aujourd’hui l’histoire de cet éleveur de vaches apparaît comme une réussite, le sillon était loin d’être tout tracé quand il a repris les rênes de l’exploitation familiale en 2007. Professeur de mécanique dans un lycée agricole, il avait alors décidé de quitter son job pour prendre la succession de ses parents, contre leur volonté. « J’étais la quatrième génération, se rappelle celui qui est aujourd’hui à la tête d’un cheptel d’une centaine de ruminantes. Dans le village, il ne restait que dix agriculteurs et c’était le dernier élevage, je voulais poursuivre ce projet d’intérêt général et garder les vaches. »
A l’époque, il ne s’est pas contenté de remonter l’affaire. Il a décidé de vendre directement sa viande à la ferme, puis il s’est associé à d’autres agriculteurs pour créer une boutique de producteurs. Jamais à court d’idées, avec sa femme, Laetitia, ils ont ouvert une ferme-auberge où ils servaient leurs produits, et ont décidé de mettre un peu de folie autour de ces repas en créant un cabaret. Un établissement qu’il a créé de toutes pièces et où, aujourd’hui, se produisent danseuses, magiciens et chanteurs chaque semaine. Un moyen d’apporter une offre culturelle à la campagne, là où il y en a de moins en moins.
Agriculteur, artisan et artiste
« Quand je me suis installé, j’avais trois avis défavorables, se souvient David Caumette. On m’a dit que j’étais un grand rêveur, qu’un agriculteur, c’est fait pour s’occuper de la terre, pas pour autre chose. On me met toujours des bâtons dans les roues et on ne rentre toujours pas dans les cases. Mais je n’ai jamais cédé. » L’homme ne compte pas ses heures. Le matin, il endosse son rôle d’agriculteur ; la journée, il est artisan dans sa boutique ; le soir, il revêt ses habits d’artiste.
Son histoire, ce trentenaire n’hésite pas à la partager pour sortir de l’image de « cul-terreux » ou encore de celle d’un monde agricole souvent décrit à travers les prismes de l’isolement ou du suicide. « Ce qui est important, c’est de passer un message aux agriculteurs, leur dire de ne pas baisser les bras. J’ai démontré que l’on pouvait sauver une ferme, mais il faut laisser les agriculteurs se diversifier, arrêter de les faire rentrer dans les cases », assène le patron des Folies fermières qui a créé quinze emplois ces dernières années.
« Agriculture positive »
Après l’avoir racontée dans un livre il y a deux ans, il a reçu pas moins de huit propositions pour la porter à l’écran. Mais c’est à Jean-Pierre Améris qu’il a fait confiance pour l’adapter. Ce dernier est venu passer du temps à Garrigues. « Il nous a pris au sérieux, il a pris le temps de tout nous expliquer », se souvient David Caumette, devenu consultant pour le film tourné dans le Cantal.
Depuis quelques jours, il n’hésite pas à faire la promotion des Folies fermières sur les plateaux de télévision. Et en profite pour distiller quelques messages. « Ce film défend une agriculture positive, explique le paysan devenu directeur artistique. Il rappelle que ce sont toutes ces petits fermes qui garantissent la qualité alimentaire, que ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent trois fois par jour. Derrière, il y a un vrai message d’intérêt général. »
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