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Décès de Françoise Bourdin : qui était cette écrivaine (quasi) inconnue aux 15 millions de livres ? - Sud Ouest

En près de cinquante romans, Françoise Bourdin avait « su conquérir un large lectorat, avec ses histoires familiales, ses drames et ses joies, son écriture limpide et ciselée », soulignait la patronne d’Editis, Michèle Benbunan. Tous étaient presque assurés d’être des best-sellers, certains ont été adaptés à la télévision, comme « Terre indigo ».

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Proche de ses lecteurs

« Les équipes du groupe (Editis) gardent le souvenir d’une auteur imaginative, rigoureuse dans l’écriture et proche de ses lecteurs, d’une femme passionnée et indépendante, qui aimait parler de son amour pour la vitesse, pour les chevaux et les voitures. » La romancière à la voix légèrement rocailleuse de fumeuse impénitente avait choisi de vivre loin de Paris, et revendiquait d’écrire « des histoires qui nous ressemblent », centrées sur des histoires de famille.

« Les gens qui méprisent ce que j’écris n’en ont évidemment jamais lu un seul paragraphe. C’est très injuste. C’est un a priori élitiste », se défendait-elle. Mais « je ne déçois pas mon lectorat ». « Ceux qui prennent la peine de me lire y trouvent un certain plaisir. » « À un moment, on s’est dit que mon lectorat, majoritairement féminin et âgé de plus de 50 ans, allait s’effriter. » « En réalité, ça ne s’est pas passé comme ça. Mon lectorat s’est reconstitué avec les filles qui trouvaient un de mes bouquins chez leur mère et en achetaient à leur tour. Ça continue et c’est super… », expliquait-elle.

Famille d’artistes

Née à Paris en 1952, Françoise Bourdin est issue d’une famille d’artistes. Ses parents, Georges Bourdin et Geori Boué, étaient des chanteurs lyriques réputés, enchaînant les tournées à l’étranger. La romancière se souvient avoir vu sa mère interprétant le rôle-titre de « Mireille », l’opéra de Charles Gounod, au théâtre d’Arles. « Quand Mireille meurt dans les bras de son amant, je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps, étonnée de voir le public, debout, applaudir à tout rompre », aimait-elle raconter.

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Mireille Calmel dédicacera son dernier roman le 1er novembre. Elle évoquera avec ses lecteurs sa passion pour la duchessse d’Aquitaine.

« Je ne voyais pratiquement jamais mes parents », disait-elle, sans amertume. Elle gardait de cette époque une impression enivrante de liberté. Elle découvre la littérature en puisant dans la vaste bibliothèque de son père et se passionne pour Giono, Colette, Mauriac ; puis Baudelaire et Nerval, remplacés par Proust, Tolstoï, les sœurs Brontë, Sartre, Zola, Dumas et Hugo…

Besoin d'« aller vite »

L’adolescente « brise-fer » écrit également des nouvelles et bientôt un premier roman (« Les soleils mouillés ») que Julliard publie en 1972 alors qu’elle n’est pas encore majeure. Un deuxième roman, « De vagues herbes jaunes » paraît l’année suivante et sera adapté pour la télévision par Josée Dayan.

La mort de son père en 1973 bouleverse les cartes. Françoise Bourdin ressent le besoin de s’enivrer de nouvelles sensations. Il y a cette « passion dévorante » des chevaux. Dans son petit cabinet de travail, elle gardait une photo d’elle au grand galop (et sans casque !) sur une piste de Maisons-Laffitte. Elle possédait aussi une Triumph Spitfire - un petit cabriolet anglais - pour assouvir son besoin « d’aller vite ».

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Sa passion pour l’écriture renaîtra après la naissance de ses filles, Fabienne et Frédérique. À partir de 1994, date de sa première collaboration avec Belfond, elle a publié trente-six romans. Son dernier, « Un si bel horizon » avait été publié début 2022 aux éditions Plon où elle avait suivi son éditrice depuis plus de dix ans, Céline Thoulouze.

Attachée à la région

Interviewée par « Sud Ouest » en 2018, la romancière avait raconté passer ses vacances d’enfance au Cap Ferret et soulignait son attachement au Médoc. D’ailleurs, dans « Les Vendanges de juillet », c’est en ce lieu que se déroule l’action. « J’y suis retournée des années après, et j’ai écrit ‘‘Les Années passion’’, l’histoire d’une journaliste, à Bordeaux. J’aime beaucoup cette ville, ce monde du négoce, un peu fermé, cette ambiance à la Mauriac, et Mauriac lui-même. ‘‘Le Testament d’Ariane’’, qui se déroule dans les landes forestières baigne dans la même atmosphère », avait-elle notamment confié.

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