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Noms de rues issus de “la diversité” : un gadget inutile et dogmatique - Valeurs Actuelles

L’interview d’Emmanuel Macron au média en ligne Brut laissera des traces. Après l'agression de Michel Zecler, les accusations de racisme visant la police et pour calmer les esprits, le président de la République affirmait le 4 décembre dernier : « Il y aura des noms de rue à changer. » Un constat partagé par le rapport Stora sur la colonisation remis à l'Elysée et qui préconise aussi de changer des noms de rues afin de « permettre la construction [...] d'un destin commun » entre la France et l'Algérie. Pour honorer cet engagement, un comité scientifique dirigé par l’historien de gauche Pascal Blanchard a dressé une liste de 318 personnalités décédées pour rendre hommage aux « héros » issus de la diversité. Un dossier, intitulé « Portraits de France » contient « le recueil des noms des quartiers, des immigrations et des diversités territoriales » et doit servir de support aux modifications de noms de rues. Mais de nombreux noms figurent déjà au coeur de nos villes. 

Des rues et des places portent déjà ces noms 

En réalité, les rues françaises portent déjà les noms de ces personnalités issues de la « diversité ». Et les exemples sont nombreux. Samuel Beckett, Coluche, Félix Eboué ou Jacques Brel, tous cités, ont ainsi donné leur nom à une rue, une place ou une allée à Paris. Si une « part de notre histoire n’est pas représentée » dans nos rues selon les termes d’Emmanuel Macron, elle l’est, en outre, dans d’autres espaces publics. Dans la liste dressée par le comité scientifique figurent Roland Garros ou Raymond Kopa. Le premier a des stades de tennis qui portent son nom, mais aussi un tournoi du Grand Chelem mondialement connu. Et le second a donné son nom au plus grand stade d'Angers. 

Dans le dossier « Portraits de France » sont aussi cités des « inconnus » qui ont marqué la France au cours de ses « 230 ans d’histoire », comme Pablo Picasso et Marie Curie. Or, deux stations de métro et de nombreux espaces publics affichent les noms du peintre et du prix Nobel de physique et de chimie. L'écrivain Emile Zola, lui, a donné son nom à de nombreuses rues, collèges et lycées à travers tout le pays depuis des années déjà. Si le gouvernement et le président de la République ont initié ce projet, ils n’ont pas, en revanche, la compétence pour changer le nom des rues de France.

Le maire est le seul apte à décider 

Légalement, aucune loi ne définit l’autorité compétente pour désigner le nom des différents lieux de la voirie publique. Dans la pratique, le Conseil d’Etat estime depuis les années 1970 que les édiles doivent opérer ce choix. « L’Etat n’a rien à dire », a rappelé Pascal Blanchard. Par ailleurs, certains maires préfèrent lancer une consultation citoyenne sur la question. A Fontainebleau, le maire Agir, Frédéric Valletoux, a ainsi lancé une concertation locale pour réfléchir aux noms des bâtiments ou des voies qui ne sont pas encore nommées. Une action utile pour ne pas « être dans la mode effet de communication ».

En région parisienne, le maire de Sceaux, Philippe Laurent, n’envisage pas, de son côté, de changer des noms de rues. « Ça ne se fait pas », objecte-t-il. Même pour baptiser un nouveau gymnase ou autre bâtiment public, « on prend un nom local », explique l'élu UDI. Pour lui, les sujets importants résident davantage « dans la crise sanitaire, la vaccination, la délinquance des jeunes », que dans les noms de rues. Selon l’Opinion, le gouvernement a, par ailleurs, demandé à ne pas changer le nom de rues existantes pour ne pas ajouter aux tensions qui agitent plusieurs ministères.

Une mesure qui divise même l’exécutif

« Il est impossible d’avoir un recueil neutre », affirmait Pascal Blanchard sur France Inter. Sur la forme, plusieurs ministres n’ont pas apprécié les méthodes de leur collègue déléguée à la Ville, Nadia Hai. « C’était tendu […], le ministère de la Ville est parti bille en tête sans prévenir personne », souffle-t-on au gouvernement dans les colonnes du JDD. Elisabeth Moreno, ministre de l’Egalité entre les hommes-femmes, « a gueulé » sur la parité, a aussi rapporté le Huffington Post. En effet, les femmes représentent seulement 21 % des noms de la liste. Jean Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, aurait lui « des boutons » à l'évocation des noms de Blanchard et Hai.

Le comité scientifique a travaillé sans consulter le moindre ministère, a rapporté le Journal du Dimanche, par soucis d’indépendance, a tenu à préciser Pascal Blanchard. Néanmoins, cet historien très à gauche et militant, spécialisé dans le colonialisme, n’est pas, lui non plus, « neutre » idéologiquement. Lui-même l'a d'ailleurs reconnu. Dans la préface de son livre Sexualité, identité & corps colonisés, il est ainsi écrit que « la “race” devient la nouvelle grille de lecture du monde sur laquelle s'intègre la grille du genre, et qui s'articule à la hiérarchie homme-femme ».

En attendant la conclusion de cette sélection controversée, une seconde liste devrait lui succéder prochainement, a indiqué l'Opinion. Composée de 118 noms, elle concernera uniquement des personnes de la diversité toujours vivantes. L'édile de Sceaux, Philippe Laurent, prédit déjà l’accueil qui lui sera fait : « Si un maire souhaite faire un acte pour la diversité, il n’a pas besoin de liste. »                         

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