Un énorme fou rire face à Francis Lalanne, puis des insultes entre Sylvie Ortega et Eryl Prayer dans les dernières secondes. Voilà comme s’est terminée la dixième saison de « Touche pas à mon poste », jeudi 10 juin. « On ne pouvait pas rêver mieux », assure Cyril Hanouna. L’animateur vedette de C 8 tacle au passage « Quotidien », qui est allé « plus sur le terrain des médias » quand lui a davantage misé sur « l’actu qui buzze sur les réseaux sociaux ». Pas encore en vacances, Hanouna n’a qu’une idée en tête : la rentrée. Il coanimera un concours de pâte à modeler avec Delphine Wespiser et a « un autre projet dans le genre ». Nouvelle émission politique, succès de CNews, éviction de Canal + de l’humoriste Sébastien Thoen, droits télé de la Ligue 1… Le trublion du PAF répond à tout.
À quoi va ressembler « Touche pas à mon poste » à la rentrée ?
CYRIL HANOUNA. D’habitude, on tente beaucoup de trucs en septembre pour tout modifier en octobre. Mais pour une fois, ça ne changera pas beaucoup. Enfin, pour l’instant (rires). On va commencer par vingt minutes médias, avec sûrement le retour d’un chroniqueur (NDLR : Thierry Moreau). Et entre 20h10 et 20h30, on lancera « les Flingueurs du PAF », une nouvelle rubrique sur les sujets d’actu. Quatre intervenants donneront leur avis sur des photos du jour ou la danse de Marlène Schiappa. On devrait avoir Fabrice Di Visio, Yann Moix et Éric Naulleau parmi huit flingueurs. Et sinon, on garde Valérie Benaïm. Elle s’est reposée à la campagne après un coup de chaud en milieu d’année. Là, elle est bien.
« Touche pas à mon poste » a progressé de 30 % entre septembre et juin. Mais globalement, c’est l’une des plus faibles saisons avec moins de 1,3 million de téléspectateurs…
Pour moi, on est le seul talk-show en progression sur un an. Regardez les audiences de « C à vous », ils sont en baisse (NDLR : 1,3 million cette saison contre 1,4 million un an plus tôt). Pareil pour « Quotidien » (NDLR : en fait, l’émission de TMC passe de 1,7 à 1,9 million de téléspectateurs, sur la seconde partie). Notre saison était particulière, avec une configuration différente les trois premiers mois, ce qui a fait baisser un peu la moyenne. Mais on fait une bonne fin de saison en terminant à 1,5 million de moyenne sur les trois derniers mois. Sur cible, on est aussi très haut (NDLR : la part d’audience sur les femmes responsables des achats de moins de 50 ans a cependant baissé de 12,7 % à 8 % en cinq ans). Ça compte pour la chaîne et la publicité. Depuis la deuxième saison, j’entends dire que c’est la dernière. Au final, on est toujours là. Mieux, on est repartis pour trois ou quatre ans.
Il y a quelques semaines, vous avez envisagé votre transfert sur Canal +. Avant que Vincent Bolloré ne s’y oppose…
Nous sommes très liés avec Vincent (Bolloré). On avait imaginé traiter du foot et de l’actu. Mais ça a coincé pour plusieurs raisons. La première, c’est que j’aurais dû terminer à 20h59 au lieu de 21h15. Ça voulait dire se priver d’un pic d’audience. Le deuxième problème, c’est le magazine de foot d’Hervé Mathoux, que j’adore, pour la Ligue des champions. Un mercredi ou mardi sur deux, je n’aurais pas été à l’antenne. Et puis, il fallait trouver un autre programme fort sur C 8 qui ne soit pas un talk-show, et on ne l’avait pas. Il y avait trop de contraintes. On aurait tout déséquilibré pour pas grand-chose. C’était aussi un risque pour moi. Est-ce que les gens m’auraient suivi sur Canal ?

Quid de « Balance ton post », arrêté en cours de saison ?
« BTP » reviendra en prime time toutes les semaines. Il y aura deux versions. J’animerai quelques spéciales autour de gros invités. Et Éric Naulleau fera toutes les autres. Il avait envie d’avoir son émission en première partie de soirée et non plus à minuit. C 8 va devenir une chaîne « feel good », mais on peut aussi aborder l’actu de cette manière. Attention, ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de clashs. Il y en aura, c’est sûr (rires).
Vous avez également évoqué l’envie d’« une grosse émission politique »…
On travaille sur un format inédit que je présenterai en direct sur C 8 d’ici à novembre. Il y aura huit ou dix prime, avec un candidat à la présidentielle à chaque fois. Et peut-être une spéciale avec tous. Ça sera un peu le « Que le meilleur gagne » (NDLR : un ancien jeu présenté par Nagui) de la politique. Autour de moi, il y aura des éditorialistes de toutes les chaînes du groupe Canal. On va proposer à tout le monde. Est-ce qu’il y aura Éric Zemmour ? Et à quelle place sera-t-il ?
Vous avez reçu des membres du gouvernement comme Agnès Pannier-Runacher ou Gabriel Attal, des élus comme Nicolas Dupont-Aignan… En revanche, pas de Bruno Le Maire. Pour lui, il est impossible « d’exposer sereinement ses positions » chez vous…
On a reçu aussi Jean-Baptiste Djebbari, Élisabeth Borne… Bruno Le Maire peut encore changer d’avis. Peut-être qu’il n’a pas vu nos émissions depuis longtemps. Tous nos invités ont été ravis de l’accueil qu’on leur a réservé. Je me souviens de Jean-Michel Blanquer qui n’était pas chaud, non plus. On a finalement réussi à l’avoir au téléphone, au sujet des examens des BTS et du bac. Certains disaient que la place des politiques n’était pas chez moi. Or, c’est là que se passe le débat public aujourd’hui.
Et recevoir Marine Le Pen, est-ce envisagé ?
Oui, pourquoi pas. Avec nos éditorialistes, on sera davantage armés pour. À la rentrée, on pourra la recevoir avec une vraie contradiction, un vrai débat. On ne lui ferme pas la porte.

Pour Marlène Schiappa, vous seriez le candidat idéal pour animer le débat d’entre-deux tours…
Ça me touche qu’elle dise ça. Mais c’est un débat très technique, avec des temps de parole à respecter. Il n’y a pas une grande place pour les arbitres. Pour moi, le duo idéal serait un trio : (Laurence) Ferrari, (Sonia) Mabrouk et (Pascal) Praud. J’adore aussi (David) Pujadas et (Laurent) Delahousse.
Une BD intitulée « le Président » vous imagine à l’Élysée. Vous y avez déjà pensé ?
Sincèrement ? Pas une seconde. Mais on a pensé à faire une grosse blague, un énorme piège sous la forme d’un documentaire pour le cinéma dans lequel j’aurais fait croire que j’allais me présenter. On avait imaginé un tour de France des marchés et des maires pour obtenir les cinq cents signatures. On voulait pousser le projet à fond. Juste pour rigoler. On a vraiment failli le faire. Mais le temps qu’on dévoile la supercherie, on en aurait pris plein la gueule. Je me suis dit : les mecs vont me taper dessus. Et puis il y aurait eu un problème avec ma présence à l’antenne.
En avril, vous aviez en tête la grille d’Europe 1, qui a officialisé des rapprochements avec le groupe Canal +. Que pensez-vous du choix de Dimitri Pavlenko à la matinale ?
Dimitri, ça va être la révélation de la prochaine saison. Il est très très bon. D’abord, il n’est pas langue de bois. C’est un gros bosseur. Il a l’habitude des débats. Et il peut parler de tout. Pour le matin, c’est l’idéal. Les auditeurs n’ont pas besoin d’un anchorman star (animateur télé) qui ne soit que dans la politique ou que dans le divertissement (NDLR : en référence à Patrick Cohen et Nikos Aliagas). Lui est hybride.
D’après nos informations, vous préparez une version radio de votre émission « la Grande Rigolade »…
J’ai demandé à mes équipes d’y travailler. Je ne sais pour quand, ni pour quelle radio. Ça peut être sur Europe, comme Virgin. Je m’entends aussi très bien avec Skyrock. Comme avec RTL.
Que vous inspire le succès de CNews, récemment mise en demeure par la CSA pour avoir trop donné la parole au RN…
Je ne m’occupe pas du tout de la ligne éditoriale de CNews. Personne là-bas ne me consulte. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a un large spectre d’invités et de présentateurs dans le groupe Canal. Toute la diversité du débat y est représentée. Et c’est très bien. D’ailleurs, certains me voient comme le gaucho de C 8, car on me reproche de trop recevoir la France insoumise, comme d’autres me reprochent de trop recevoir LREM ou Jean Messiha… Ça montre bien que tout le monde a la parole.
« Face à l’info » avec Éric Zemmour est plus suivie que C 8 de 19 à 20 heures…
On s’en moque un peu. Ils ont leur cible, un public assez âgé. Ça fait plus de mal à France 5 et aux best of « Quotidien ». Je n’ai aucun souci avec Éric Zemmour, ni Pascal Praud qui marche très fort aussi le soir. Si les gens adhérent, c’est parce qu’il se passe toujours quelque chose sur CNews. On peut rester devant toute la journée. Et pourtant, c’est une chaîne qui partait de très loin.
Après l’attribution d’une partie des droits de la Ligue 1 à Amazon, Canal + a décidé de se retirer. Comprenez-vous cette décision ?
Comme tout amateur de foot, j’aurais aimé que la Ligue 1 soit sur Canal. Malheureusement, ils n’ont pas trouvé d’entente. Ça va coûter combien aux téléspectateurs de suivre tous les matchs ? Après, on a la Ligue des champions et beaucoup d’autres droits, comme la MotoGP qui fait un carton alors que les droits sont cent fois moins chers.

En décembre, Canal+ a licencié le commentateur Stéphane Guy, à la suite de l’éviction de Sébastien Thoen qui avait parodié l’émission de Pascal Praud…
Je n’ai pas du tout suivi l’affaire. Je n’ai même pas regardé la parodie. Je m’entendais très bien avec les deux. Sébastien Thoen, je l’avais même produit sur CStar. Et Stéphane Guy, il faisait très bien son boulot. Après, ils ont fait des erreurs, la loyauté est importante dans un groupe.
Stéphane Guy a été viré par « manque de loyauté » alors que vous avez critiqué souvent la direction de C 8. À propos de leur choix de programmation de « Rambo III » deux jours de suite, vous avez dit à l’antenne : « Ils sont cons comme des pendules… »
Vous parlez d’un sujet de programmation de film… Ça n’a rien à voir. Moi, je suis dans la vanne, les gens me regardent pour ça. C’est la ligne éditoriale de mon émission, la critique de la télé… Au contraire, ça aurait été un manque de loyauté de ne pas le faire. J’ai le droit d’avoir une liberté d’expression totale sur la concurrence mais aussi sur notre chaîne. Sur « Rambo », je leur ai dit avant qu’ils charriaient, les mecs. Il m’arrive aussi de taper sur Canal et CStar. On se vanne tout le temps.
Quel est votre regard sur la fusion TF 1-M 6 ?
C’est souvent le plus motivé qui remporte la mise dans ces deals. Le groupe Vivendi n’était pas plus intéressé que ça. Pour le groupe Banijay, dont je fais partie, c’est une bonne chose. On va pouvoir produire plus de programmes. Et mes relations avec TF 1 vont certainement être meilleures. C’est top. Je m’entends très bien avec Nicolas (NDLR : de Tavernost) avec qui on échange souvent. Pour moi, c’est un génie. En télé, c’est le meilleur.
Un mot sur Arthur, votre meilleur ennemi ?
On ne se parle plus du tout. Mais j’aimerais bien chanter avec lui « Love Me Tender » sur le plateau des « Duos mystères ». Je le jure, je le fais.

BIO EXPRESS
1974. Naissance à Paris, le 23 septembre.
2000. Co-animateur de « La Grosse Émission » (Comédie +).
2003. « Le Morning Live » (M 6).
2006-2011. « La Bonne Touche » avec Jean-Pierre Foucault (RTL).
2008-2009. « Pliés en quatre » et « La porte ouverte à toutes les fenêtres » (France 4).
2010. « Fa si la chanter » (France 3), « Touche pas à mon poste » (France 4). Création de « H2O Productions ».
2011. Matinale de Virgin Radio.
2012. « Touche pas à mon poste » au quotidien et « Nouvelle star » (D 8 devenue C8 en 2016).
2013-2016. « Les Pieds dans le plat » (Europe 1).
2014. « L’œuf ou la poule ? » (C8).
2016. Record d’heures de direct à la télé après 35 heures d’émission.
2017. « Une famille en or » (C8). En juin, le CSA impose à C8 une suspension pendant quinze jours des publicités dans « TPMP » après deux séquences diffusées en novembre et décembre 2016 dans « La grande Rassrah » et « TPMP ». En juillet, le CSA inflige à la chaîne une sanction de 3 millions d’euros après un canular jugé homophobe dans « TPMP ».
2018. « Balance ton post ! ».
2020. « La grosse rigolade », « A prendre ou à laisser ».
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