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Lampe à UV contre le covid : gadget ou danger ? - 60 Millions de consommateurs

Les UV-C sont des rayonnements de haute énergie capables de tuer les micro-organismes en cassant leur ADN : moisissures, bactéries et aussi… virus. Avec la pandémie, de nombreux appareils à UV-C ont été mis en avant par leurs fabricants comme un moyen de lutte contre le coronavirus : lampes à poser, ampoules, purificateurs d’air, « boîtes de désinfection » pour les objets… Mais sont-ils efficaces et sûrs ?

Aucun appareil n’a été testé en conditions réelles

Les dispositifs à UV-C sont déjà utilisés dans les hôpitaux, industries agroalimentaires, stations d’épuration, etc. pour tuer les microbes. Mais ils sont destinés à un usage professionnel, et sont soumis légalement à des obligations d’efficacité et de sécurité très strictes : effet germicide sur les surfaces, l’air, l’eau ; exposition des personnes aux UV-C…

Par ailleurs, ces dispositifs ne désinfectent efficacement que s’ils ont émis une quantité suffisante de rayons UV-C, qui va dépendre de la puissance de la lampe et du temps d’exposition.

Une impression de sécurité trompeuse

Mais ce n’est pas le cas des appareils « grand public » apparus récemment. Faute de réglementation, aucune norme ne garantit leur efficacité.

Et, si certains revendiquent parfois des résultats de tests de laboratoire, aucun n’a jamais pu être réalisé dans des conditions domestiques réelles. Et pour cause : nos intérieurs peuvent être très différents, meublés ou non, tapissés ou peints, etc.

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Ainsi, la capacité des appareils à UV-C à y désinfecter et à y purifier parfaitement l’air ou les surfaces reste très incertaine. Or, si la désinfection est incomplète, l’utilisateur aura le sentiment d’être en sécurité alors que ce sera faux.

Le 20 janvier 2021, la Répression des fraudes (DGCCRF) a ainsi rappelé dans une mise en garde, qu’il « n’existe pas à ce jour […] de purificateurs d’air, de lampes […] qui protègent ni ne permettent de guérir du coronavirus. Dès lors, toute présentation de produits […] affirmant protéger ou ­guérir du coronavirus relève de la pratique commerciale trompeuse ».

Inefficace contre le virus, voire dangereux

Cette absence de réglementation est d’autant plus problématique que les UV-C ne sont pas sans danger : ils ne doivent pas être utilisés en présence d’animaux ou de personnes, sauf si elles sont munies d’une protection adéquate (lunettes, gants…).

Les rayons UV-C peuvent entraîner des brûlures de la peau, ainsi que des lésions oculaires irréversibles (cataracte, DMLA). Ils peuvent aussi détériorer les matériaux : joints en plastique, peintures, bois, papiers…

Sans compter que le rayonnement UV-C s’accompagne, dans certains cas (longueur d’onde inférieure à 250 nanomètres), d’une émission d’ozone, un gaz toxique et irritant. Et que les risques pour la santé d’une exposition chronique, tant aux UV-C qu’à l’ozone qu’ils émettent dans notre air intérieur, ne sont pas connus avec précision (en particulier le risque de cancer de la peau…).

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À quand une réglementation ?

La distribution des appareils gagnerait à être réglementée. Certes, certains fabricants possèdent une véritable expertise, notamment parce qu’ils commercialisent des appareils dans un cadre professionnel. Mais il faut aussi compter avec les gadgets à UV-C « désinfectants », souvent produits en Chine et bon marché, qui continuent d’être vendus sans restriction, plateformes de vente en ligne aidant.

En juillet 2020, la DGCCRF a procédé au rappel d’une lampe UV portative « à visée désinfec­tante », en raison de son inefficacité. Au total, une quinzaine de gadgets similaires, vendus via les sites Amazon, eBay ou Aliexpress, ont été signalés en 2020 par le système européen d’alerte sur les produits dangereux.

Comme le rappelle la Global Lighting Association (regroupement mondial d’associations de fabricants d’éclairage), dans une mise en garde parue en septembre dernier, « beaucoup de ces produits ne fournissent pas de protection adéquate contre l’exposition et pourraient être mal utilisés, en particulier dans l’environnement résidentiel. Les consommateurs doivent être informés des normes de sécurité, des réglementations, des conseils et des précautions lors de l’achat et de l’utilisation de produits UV-C ».

Clara Delpas

Le marquage CE, une garantie ?

Les lampes à UV-C portent un marquage CE. Mais celui-ci est loin d’être une garantie suffisante : il ne concerne en effet que la sécurité électrique ! N’entrant pas dans la catégorie des dispositifs médicaux, ces lampes ne peuvent pas prétendre au marquage CE médical : en effet, elles sont destinées à être utilisées hors de la présence des personnes, et sont sans effet thérapeutique direct.

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